Introduction au débat : "le public jeune : promesse ou mirage ?" et présentation des invités.





3 constats selon Yves Jeanneret :
-   Il y a une relation de communication nouvelle à établir avec le public jeune, qui est un point clé pour envisager l’avenir des activités des industries de la communication et des médias.
-   Il y a une homogénéisation et une normalisation des formes médiatiques qui sont liées à la fréquentation massive de sites comme Facebook. Ces sites sont, de façon métonymique, le symbole de la présence des jeunes.

Le public jeune, une préoccupation particulière pour les professionnels de la communication, des médias et des musées ?




Pour Catherine Guillou, ans les musées, l’appréhension du public jeune se fait selon le double prisme de la question marchande et de celle de l’éducation. Dans une institution comme le Louvre, qui est l’archétype de l’académisme, il y a une nécessité d’appréhender les nouvelles manières de penser le monde et les apprentissages que les jeunes amènent par, en particulier, les NTIC, beaucoup plus transversales et en réseau. Il faut donc changer de paradigme dans la relation que l’on souhaite établir avec les visiteurs.

Parler de "jeunes" a-t-il un sens ?




Antoine Boillet essaie dans son émission d’inviter de jeunes responsables politiques associatifs pour qu’ils débattent sur des sujets qui concernent la jeunesse. Les jeunes ont un taux chômage à 23%, 21% vivent sous le seuil de pauvreté, 20% ont voté pour Jean-Marie le Pen en 2002 (moyenne nationale 17%), ils sont pessimistes (26% s’imaginent un avenir prometteur). 27 ans est l’âge d’entrée moyen sur le marché du travail.

La notion de génération est-elle pertinente ?




Fausto Colombo explique que dans le marketing, la notion de génération est utilisée de manière déterministe, puisque les digital natives se caractérisent par l’usage d’une technologie (cf. «internet génération»). Mais une génération ne naît pas en tant que telle mais le devient.
Il faut penser les choses de manière plus complexe, en étant attentif à l’intergénérationnel.

L'intérêt pour les jeunes des professionnels de la communication : cristallisation d'un désarroi ou moyen de se positionner ?




Pascal Beucler se réfère à Dominique Cardon, qui relève la déstabilisation des modèles économiques qui sont héritiers du 20e siècle. les nouveaux modes de partage des savoirs, de mobilisation collective, de critique sociale sont des objets complexes difficiles à traiter avec les concepts issus de l’ «âge médiatique». Contrairement aux médias, la logique d’internet repose sur la communication interpersonnelle et la création de valeur qui en dépend.

Antoine Boillet souligne que les responsables politiques n’ont pas su séduire la jeunesse, et que l’élargissement de la cible ne semble pas être une réponse acceptable.

Les jeunes sont-ils vraiment une cible marketing unique, dès lors qu’on la définit comme les 15-34 ans ?




Catherine Guillou rappelle que l’hypersegmentation des jeunes a été évoquée. Dans les musées, on saucissonne sans doute un peu trop les publics.
Yves Jeanneret fait référence à l’article de Pierre Bourdieu «la jeunesse n’est qu’un mot», et explique que malgré la conscience du stéréotype, la catégorie «jeunes» a toujours du sens pour les professionnels. Segmenter, c’est sous estimer la dimension symbolique de la représentation de l’appartenance aux jeunes.

Le public jeune : Conclusion de la soirée par Fausto Colombo




Il existe une dialectique entre la centralité symbolique de la jeunesse dans notre société, et l’importance réelle des jeunes. Les jeunes sont un modèle (dans la mode, dans les nouvelles technologies). Il n’y a pas de centralité réelle des jeunes tant qu’ils ne sont pas placés de la sorte par les adultes et le pouvoir dans sa forme classique.

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En veille sur l’innovation touchant les secteurs de l’information et de la communication, le CELSA organise un cycle de débats entre les grands acteurs des institutions, des médias, de l’entreprise et de l’université.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des travaux, des recherches et des enseignements conduits par la chaire pour l’innovation dans la communication et les médias, fondée en 2010 avec le soutien de partenaires publics et privés.