Mémoire, Histoire et Patrimoine - Partie 3 : Résumés de mémoires

Sommaire
  • Résumé de mémoire - Tania Salvador
  • Résumé de mémoire - Pauline Chiusso
  • Résumé de mémoire - Julie Lacroix

Résumés de mémoires :

Résumé du mémoire de Tania Salvador : 
Mémoire Ressources humaines et communication en apprentissage (2011-2012)
Soutenu le 29 octobre 2012

« Le recours à l’histoire de l’entreprise comme levier d’attractivité et de fidélisation des collaborateurs. Le cas de Christie’s France »


Christie’s, le nom du père

Fondée en 1766 par James Christie, la maison de ventes aux enchères Christie’s a le temps et l’histoire pour elle, une histoire gage de longévité, de stabilité, de solidité. Le recours à l’histoire dans les discours de l’entreprise n’a pas pour seule fonction, en dessinant un savoir-faire séculaire, de séduire les potentiels clients. Il peut aussi apparaître comme un levier d’attractivité et de fidélisation des collaborateurs. En ce sens, Christie’s se construit comme une marque-employeur dont l’histoire légitime et assoit le statut de leader.
Racontées lors des entretiens, les riches heures et grandes dates qui ont marqué la maison traversent l’ensemble des supports de communication. Elles sont institutionnalisées et utilisées à dessein par les Ressources humaines comme stratégie de recrutement. Cette pratique n’est certes pas inédite, et Sotheby’s, la principale rivale fondée en 1744, use de ce même argument d’autorité pour attirer clients et candidats.
Cependant, c’est autour du portrait du père fondateur, James Christie, et de ses héritiers, les « spécialistes », que se dit et se met en scène une expertise particulière. Cette galerie de « portraits de spécialistes » présentée sur le site Internet propose ainsi une série de récits de vie : formation académique prestigieuse, expériences professionnelles internationales, succès éblouissants lors des ventes.
Quant à James Christie, le premier des « spécialistes », il est omniprésent. Son profil inséré dans un médaillon vient composer le logo et incarner sur tous les supports de communication interne comme externe l’entreprise qu’il a créée. Il est celui dont on rappelle la geste dans le livret d’accueil distribué aux nouveaux collaborateurs : un jeune Écossais d’une trentaine d’années aux origines modestes, ayant servi dans la Royal Navy, qui eut l’idée d’ouvrir une maison de vente aux enchères à Londres. Se joue alors le mythe du héros fondateur managérial, un personnage historique sans sources précises mais dont l’histoire personnelle est connue, transmise oralement. Les collaborateurs déviennent ainsi dépositaires et continuateurs de l’action de cette figure tutélaire.
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Résumé du mémoire de Pauline Chiusso :
Mémoire Master 1 Marketing, publicité et communication
Soutenu le 6 juillet 2009

« La gastronomie et la marque, mécanismes et ressorts d’une fascination »


Dalloyau, le passé composé d’un grand nom de la gastronomie
Les « maisons de gastronomie » entendues comme les chaînes de traiteur positionnées sur le marché de la haute gastronomie portent en leur sein les paradoxes inhérents à l’association gastronomie et marque. Auréolées des imaginaires circulant autour du savoir-faire gastronomique à la française, les maisons Fauchon, Lenôtre ou encore Dalloyau semblent avoir trouvé des alternatives pour faire valoir cette autorité sans pour autant être incarnées par un « grand chef ». Parmi ces ressorts, l’histoire apparaît comme un des fondements de la communication et de la recherche de légitimité de la maison Dalloyau fondée à Paris en 1682. La réputation gastronomique de la maison se justifie ainsi par cette appartenance « de toujours » de la famille qui créa la marque et de ses « repreneurs ». Cependant, l’absence d’archives (qui auraient brûlé) et de sources dans les écrits historiques laisse planer comme un mystère qui, s’appuyant sur un « réel » historique raconté et décliné à l’envi, verse dans le vraisemblable d’une dynastie familiale, gardienne séculaire du temple de la gastronomie. L’entreprise se raconte à l’aune de l’histoire et, par une forme de synecdoque, hisse au rang de « mythiques » ses produits : le Mogador aurait été créé en 1974 par la maison le soir de la première de La Cage aux folles au théâtre Mogador ; l’Opéra aurait été ainsi baptisé en hommage à la femme de son créateur en 1955, fascinée de voir les « petits rats » fréquenter sa boutique. Au-delà du seul récit historique se lit aussi une volonté d’affirmer et de prouver la paternité des « grands classiques » des entremets français. L’entreprise est reprise en 1949 par la famille Gavillon et l’histoire sans sources ni archives de Dalloyau devient pressentiment providentiel d’un destin de marque hors du commun. Succède ainsi une autre saga, celle de la famille héritière. Cette juxtaposition dynastique mise au service de l’idée de qualité et de savoir-faire ancestraux fait ainsi cohabiter un passé simple, lointain, mythifié, peut-être manipulé et un passé proche, pour finalement faire émerger un présent historique.
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Résumé du mémoire de Julie Lacroix : 
Master 2 professionnel Cultures, tourismes et communication 2012

« Médiation et médiatisation du patrimoine scientifique et technique : le projet de la Cité du patrimoine scientifique et technique  »


Le patrimoine de l’innovation sort de sa réserve
Le projet de réserves mutualisées de la future Cité du patrimoine scientifique et technique (avec pour parties prenantes le musée des Arts et Métiers, le muséum national d’Histoire naturelle, le musée de la Musique, le musée de la RATP, le musée des Travaux publics, la Cinémathèque, le musée de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et Universcience) se veut une mise en visibilité d’un patrimoine scientifique, technique et industriel ordinairement inaccessible au public, par manque de place et/ou de moyens. Il faut dire que le XXe siècle (et particulièrement sa seconde moitié) a été le plus intense en innovations. Les instruments scientifiques témoins de ces recherches disparaissent à un rythme soutenu, victime d’une obsolescence devenue naturelle. Tandis que les réserves de musées regorgent d’objets du XVe ou du XVIIIe siècle, ceux qui ont ponctué le XXe siècle en sont pour ainsi dire absents. Aussi s’est fait jour depuis quelques années une nécessité de sauvegarder ce patrimoine en le replaçant dans le cycle de l’innovation qui l’a vu naître. La future Cité s’inscrit donc dans cette volonté avec plusieurs objectifs : apporter au visiteur un contexte historique au patrimoine technologique et industriel, (dé)montrer que les innovations et parfois ses échecs sont le fruit de notre société et de sa capacité à anticiper le futur, sensibiliser le public à la préservation de ce patrimoine en leur présentant les métiers et les hommes liés à cette protection ou restauration.
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En veille sur l’innovation touchant les secteurs de l’information et de la communication, le CELSA organise un cycle de débats entre les grands acteurs des institutions, des médias, de l’entreprise et de l’université.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des travaux, des recherches et des enseignements conduits par la chaire pour l’innovation dans la communication et les médias, fondée en 2010 avec le soutien de partenaires publics et privés.